Nos groupes de travails s’inscrivent dans les objectifs principaux de l’AAGT. Ils tentent de répondre à une problématique et / ou un objectif précis et s’articulent idéalement autour d’une certaine localité, qu’elle soit territoriale, temporelle ou bien même disciplinaire. Ces groupes peuvent être aussi bien restreints que larges. Si vous souhaitez proposer un nouveau groupe de travail dans le cadre de notre association, nous vous invitons à nous soumettre votre proposition à l’adresse contact@generation-thunberg.org et nous vous répondrons dès que possible.
Les étudiant.es sont aujourd’hui confronté.es à de nombreuses difficultés, notamment financières : le coût de la vie étudiante a augmenté de plus de 30% entre 2009 et 2019 (source : UNEF), et la crise sanitaire a aggravé cette situation (source : Observatoire National de la Vie Étudiante). Au-delà du contexte actuel, les jeunes français.es doivent faire face à la faiblesse des aides sociales : le RSA ne peut être touché avant 25 ans, alors que 19,1% des étudiants vivent sous le seuil de pauvreté (source : Inspection Générale des Affaires Sociales, 2015).
Face à ces problèmes, les étudiant.es sont souvent contraint.es de travailler en parallèle de leurs études, nuisant à leur possibilité de suivre leurs cours et, in fine, de décrocher un diplôme. De plus, avec 9,6% de chômeurs chez les diplômé.es du supérieur, l’entrée dans la vie active est souvent l’objet de nombreux doutes : 43,8% des étudiants pensaient avoir de moyennes, mauvaises ou très mauvaises chances d’insertion professionnelle en 2016, chiffre qui monte à 68,6% dans les sciences humaines et sociales, et même 73,3% dans le secteur de la culture (source : Observatoire National de la Vie Étudiante).
C’est dans ce contexte qu’il nous a semblé nécessaire de porter une démarche scientifique sur le sujet de la “rémunération étudiante”, qui commence à revenir dans le débat public après avoir été oublié depuis les années 50.
Devant développer dans le cadre de ses études des savoirs et par là une capacité à agir sur sa localité, il est alors rationnel de considérer l'étudiant.e comme un.e travailleur.se. La production de savoirs dont il est à l'origine constitue une valeur ajoutée pour la société, et par là, induit une revalorisation du statut de l'étudiant.e, faisant de lui un.e "étudiant.e-chercheur.se", de la même manière que sont aujourd'hui protégé.es et rémunéré.es les fonctionnaires-stagiaires des grandes écoles.
Ainsi, une rémunération a le potentiel de répondre d'une part à la précarité étudiante, d'autre part à la revalorisation de ce statut, tout en atténuant les inégalités économiques dans une logique d'égalité des chances.
Cependant, il nous semble important de repenser le fonctionnement de l'enseignement supérieur afin de soutenir cette idée de l'université comme "fabrique de savoirs". La construction d'un statut d'"étudiant.e-chercheur.se", impliquant l'association systématique des étudiant.es à des projets de recherche et à du travail de terrain, permettrait de plus de recréer un lien entre l'université et le territoire qu'elle occupe, refaisant de l'université un acteur public de premier plan.
C'est donc dans ce contexte que nous avons décidé de lancer une réflexion sur ce thème, et d'y ajouter l'objectif d'expérimenter un modèle de rémunération étudiante afin de nourrir le débat public et de démontrer les enjeux et les avantages qui y sont liés. Nous invitons enseignant.es, chercheur.ses et étudiant.es à s'emparer du sujet dans leurs universités, afin de nous accompagner dans ces réflexions.
Ce groupe n'est plus actif pour le moment.
Suite à la proposition de Yann Toma, artiste et directeur du master international de création de la Sorbonne, un ensemble de séminaires destinés aux étudiants de la promotion Bernard Stiegler se tiennent au cours de l’année autour des questions de l’art et de l’esthétique, et sont partagés avec les membres de la liste AAGT. Colette Tron est y intervenue sur le thème « La sculpture sociale, de Joseph Beuys à Bernard Stiegler », en remontant aux analyses développées dans « De la misère symbolique » (Stiegler, Galilée, 2004/2005) puis relativement aux éléments consacrés à la recherche contributive et la sculpture sociale de soi du chapitre 4 du livre « Bifurquer » (collectif Internation, Les liens qui libèrent, 2020).
Nous souhaitons les ouvrir à tous en proposant un groupe de travail porté par l’AAGT, en lien avec des enjeux présents et d’avenir, où l’art, les arts, la vie du sensible, l’invention, l’imagination, viendraient au cœur de l’exosomatisation (production d’organes artificiels externes, techniques et technologies), de sa pharmacologie (dimension toxique ou curative) autant que de son organologie (articulation entre organes physiologiques, artificiels et sociaux).
C’est l’esthétique appréhendée comme expérience sensible qui anime la philosophie de Bernard Stiegler (au-delà ou après nombre de théories et de débats esthétiques), dans son rapport à l’évolution des technologies, des organes artificiels, eux-mêmes envisagés comme des productions de la vie de l’esprit : « ces organa sont des œuvres de l’esprit – en tant qu’outils, machines, appareils et dispositifs, aussi bien qu’en tant qu’œuvres d’art, symboles, énoncés, littéraires ou théoriques » (De la misère symbolique II, 2005).
Selon Bernard Stiegler, les organes des sens et la processualité de la sensibilité étant en lien avec l’évolution des artefacts, il est indispensable de considérer et d’organiser la vie intellective aussi bien que sensible face à la « dés-organisation hyperindustrielle », sa tendance vers le contrôle et la prolétarisation, la répétition et l’entropie.
Aussi, la question technique, la question esthétique, la question artistique, la question politique, la question économique et la question industrielle devraient être indissociables, et même, associées afin de recomposer une généalogie du sensible, liée à l’invention organologique autant qu’à la pratique des instruments, des artefacts. Il s’agit là d’une « lutte pour l’organisation du sensible » autant que d’« un art qui reste à inventer ». Pour une régénération.
Pour en savoir plus, contactez regeneration(at)generation-thunberg.org
À la suite d’un séminaire de Gaël Giraud et de la brève discussion entre ce dernier et Victor Chaix récemment (dans le cadre d’un séminaire de l’EHESS) et avant cela entre Giraud et Bernard Stiegler il y a trois ans, nous pouvons estimer que l’emploi du concept d’entropie fait peu à peu sa place dans le monde académique et scientifique orienté vers la transition écologique et énergétique. Malheureusement, ce concept reste essentiellement tourné vers la physique, avec une vision très réductionniste (physicaliste) de ce qu’est le vivant. Il paraît alors important d’apporter des éclaircissements sur les liens entre l’entropie et les différentes formes du vivant humain et non-humain (organisme, écosystème, organisation sociale, système de pensée …) afin de montrer la richesse et la cohérence des liens qui peuvent se faire entre différentes disciplines et domaines de pensée (biologie, écologie, économie, psychologie, science des systèmes complexes, exorganologie …) grâce au concept de l’entropie.
Cela a déjà été fait en partie par Maël Montévil (avec Giuseppe Longo, Ana Soto, Carlos Sonnenschein et Bernard Stiegler), dans le premier chapitre de l’ouvrage Bifurquer, dans cet article publié début 2021 ou bien encore dans le cadre de cette conférence à l’UTC. Nous allons examiner les différences conceptuelles entre les différents auteurs travaillant / ayant travaillé sur l’entropie : J. Rifkin, N. Georgescu-Roegen, J. White … Nous pensons aussi qu’il est important d’insister sur le non-sens de la vision réductionniste, qui semble bloquer le lien entre entropie et vivant.
Pour en savoir plus, contactez entropie(at)generation-thunberg.org
Le groupe pharmacologie des addictions part du constat que les addictions dans diverses formes sont omniprésentes et encouragées par notre société et économie actuelle. Souhaitant développer une autre approche que celle d’une toxicologie réductionniste, orientée uniquement sur l’aspect neurobiologique, cognitif et individuel de l’addiction, ce groupe transdisciplinaire et collaboratif composés de chercheurs/doctorants, de membres de l’AAGT-AI, d’Oppelia et ASUD, et d’usagers se donne pour objectif d’élaborer ensemble des traitements conceptuels et méthodologiqueS pour faire face à ce problème de société majeur et par lequel personne n’est véritablement épargné. En s’attachant à n’être ni dans une posture morale, ni dans une approche culpabilisante, nous souhaitons aller à la racine des divers troubles addictifs pour être mieux capable d’en identifier les pistes de soins.
Notre travail et reflexion commune s’articule autour de ces questionnements principaux :
Quels savoirs et pratiques sont à même de servir de thérapeutique pour freiner les mécanismes psychosociaux d’une société addictogène ?
Quelle généalogie pouvons-nous faire des addictions ? Dans quelle mesure sont-elles sociales et collectives ?
Qu’est-ce qui différentie le trouble addictif de l’usage ?
En quoi notre société est-elle devenue addictogène et quelles sont les pistes pour se rapprocher d’une société du soin et de la sobriété ?
Ce groupe collaboratif et transdisciplianire s'appuie sur les conclusions des différents acteurs en addictologie et s'oriente vers une analyse des différents discours scientifiques produit par ces acteurs dans ce domaine. Nous souhaitons élaborer des propositions, qu'elles soient théoriques ou pratiques, liées aux troubles addictifs et qui associeraient à la fois acteurs et usagers, chercheurs et citoyens dans le cadre d'un travail de recherche contributive et de déprolétarisation collective.
Nous estimons que la coopération entre les individus pour mieux maîtriser leurs troubles addictifs nécessite un cadre institutionnel qui encourage une thérapeutique, toujours collective. Nous estimons également qu'il nous faut bien mieux valoriser les savoirs expérentiels liés aux addictions dans les cadres scientifiques et institutionnels.
Ce groupe de travail aura ainsi pour objectif de faire avancer le débat public sur les problématiques et enjeux en lien avec les mécanismes d'adiction, de valoriser et d'inclure diverses formes de savoirs (expérientiels, théoriques, médical, etc...). A terme, nous souhaiterions diffuser des savoirs et des méthodes pour les professionels du soins comme pour les citoyens souffrant de troubles addictifs, ou bien même les usagers de drogues, sous forme de synthèse et articles écrits, de podcasts ainsi qu'au travers de débats publics ouverts. Notre activité s'articule donc autour d'un travail de recherche tout autant qu'un travail pédagogique.
Pour en savoir plus, contactez addiction(at)generation-thunberg.org
En français, le terme « jeu » renvoie à des pratiques très diverses : il peut s’agir de cartes, de pions sur un plateau, mais aussi de sport, ou encore de musique et de comédie. Si la polysémie du mot paraît intrigante, en réalité ces pratiques forment un ensemble cohérent dans la mesure où elles ont toutes une dimension sociale forte : le jeu permet à un collectif de faire société, et configure la manière dont il s’organise. Il irrigue les pratiques techniques et numériques des jeunes générations.
Ces façons de « jouer » - que nous pratiquons depuis l’enfance, seul ou en groupe - nous ont poussés à nous questionner sur ce que nous apportait le jeu, dans nos vies quotidiennes, sur notre rapport au monde et à l’existence, et sur nos sociétés.
C’est pourquoi nous avons décidé de jouer ensemble, pour nourrir notre réflexion sur la question du jeu, des jeux et de leurs en-jeux, ainsi que sur le rapport que peut y entretenir un groupe avec les jeux et les règles, les conventions, les rôles et les savoirs associés.
Pour en savoir plus, contactez jeu(at)generation-thunberg.org
Un nouveau Groupe de travail AAGT propose de s’interroger sur le problème suivant : nous sommes en tant qu’espèce dans une situation de précarité particulière. La très grande majorité des espèces vivantes a connu l’extinction. Mais la précarité dans laquelle nous nous plaçons vient de notre propre développement économique et technologique. Telle est la rupture fondamentale que ce changement de Siècle instaure. Nous produisons récursivement les conditions de notre propre extinction. Et par voie de conséquence, nous en sommes responsables. Dans ce groupe, on voudrait donc s’interroger sur cette forme de responsabilité nouvelle qui nous lie à nos semblables, mais qui élargit cette liaison en une double extension, à tous les non semblables qui dépendent de nous dans la biosphère, et aux générations futures de semblables et de non semblables qui courent tout simplement le risque de ne pas pouvoir naître demain, en raison de ce qui advient aujourd’hui. Première séance de travail : vendredi 18 février à 15 H. Vous trouverez l’argumentaire étendu ici.
Pour en savoir plus, contactez pamiquel59(at)gmail.com
Au regard de nos connaissances en physiques, en écologie et en biologie, de nombreuses critiques ont été soulevées au cours de ces derniers siècles à l’encontre de théories et notions économiques qui sont actuellement centrales dans nos sociétés occidentales. De nombreux travaux ont été conduits pour tenter de réviser certaines théories économiques en intégrant de manière pertinente les lois et connaissances des sciences fondamentales ‘de la nature’. Ce groupe de travail, qui se veut interdisciplinaire, s’attache à produire une synthèse actuelle des critiques physiques et biologiques à l’endroit des théories et notions économiques, basée sur les travaux de chercheur·euses.
L'objectif est de clarifier les problèmes liés à la formalisation de l'intégration des lois physiques et des connaissances biologiques dans les théories économiques, ainsi qu'aux contradictions rencontrées lors de cette intégration, qu'elles soient de nature conceptuelle, axiomatique, ou méthodologique. Le groupe publiera un rapport exposant cette clarification puis se concentrera sur la diffusion de ces critiques au sein des mouvements environnementaux et de jeunesse. Vous trouverez un document introduisant le groupe de travail et son organisation ici.
Toute personne, quelle que soit sa formation, est la bienvenue pour participer ou suivre les avancées du projet. Si vous êtes intéressé·es pour y participer, n'hésitez pas à envoyer un mail à economie(at)generation-thunberg.org